Depuis toujours, les enfants qu’ils soient jaunes, rouges, noirs ou blancs, aiment courir derrière un ballon qui roule. Nous, nous aimions cela. Et nous avions la chance dans notre petit village d’être nombreux. Alors, les rues devenaient vite pour nous les plus beaux stades du monde. Et deux cailloux posés au sol à chaque extrémité les plus belles cages. Ces rues, bien sûr, étaient choisies en fonction de la patience ou de l’absence des voisins. Bien avant les grandes instances du football international, nous avions inventé sans le savoir, le “ but en or ” ou “ la mort subite ”.. Dans ces matchs interminables, quand la nuit tombait et que nos chères mamans nous appelaient, il y en avait toujours un pour lancer “ le prochain qui marque a gagné ”, car pour nous, le nul n’existait pas. C’est là, je crois, tout petit, dans ces rues poussiéreuses pas encore goudronnées, que nous avons découvert le plaisir de jouer et de gagner. Nous apprîmes un jour qu’un village organisait son premier tournoi de sixte de football. Ce village inconnu, du nom de Prats de Sournia, était tellement loin, là haut derrière les montagnes que nous décidâmes d’y camper pour le tournoi. C’était notre première participation à un tournoi en 78 et nous étions au début d’une décennie formidable au cours de laquelle nous allions sympathiser avec tous les villages de ce merveilleux pays que sont les Fenouillèdes. En y repensant, notre plus grande fierté c’est de n’avoir jamais eu le moindre problème, le moindre accroc sur un terrain avec nos adversaires. Prats de Sournia, le Balcon des Fenouillèdes tellement il est haut perché, avec son indestructible et incontournable maire, Jeannot Calvet (mieux que Thierry Rolland et Jean-Michel Larqué lorsqu’il a un micro dans les mains).
Bien secondé par Guy, Didier et tout le staff lors de l’organisation du tournoi.
Pézilla du Conflent avec Louis, André, Robert…
Rabouillet avec “ le Corse ”, Pascal…
Caudiès avec Serge, René, Patrice…
L’ “ Aïchous ” de Sournia avec les frères Blanc.
Le Vivier avec les Palmade, les Fourcade…
Ansignan, bien sûr, que nous devions traverser pour rentrer chez nous et où la halte était obligatoire lorsque nous redescendions parfois de Prats avec la coupe qui finissait par sentir bon l’anis.


Et que dire de nos amis de Latour avec qui la rivalité était aussi forte que notre amitié. Que de belles parties disputées face à Pierre, Thierry, Frédo, Alain, Denis…
Dix années. Dix années magnifiques remplies que de bons souvenirs (Même les défaites paraissent douces aujourd’hui) !
Les nuits d’été, les bals de village étaient les meilleurs endroits pour se retrouver entre équipes et supporters la veille d’un tournoi, comme à Fosse qui précédait souvent Le Tournoi de l’été, Prats.
Même si beaucoup de visages restent encore inconnus aujourd’hui, c’étaient vraiment de belles soirées.
Et puis, sur les terrains de Prats, en 1988, où nous avions débuté dix ans plus tôt, la boucle se referma doucement.
C’était une belle période et malgré les années passées, elle reste là au fond de nous, fraîche, intacte, sans une ride.
Prats vient de fêter son 26ème tournoi des Fenouillèdes.
Vers le 15 août, toi, le touriste, si tu lis ces lignes, délaisse les plages trop chaudes et trop bruyantes et file vers le balcon des Fenouillèdes t’oxygéner…

Les Pallagoustys de Planèzes acceptent avec plaisir tout renseignement supplémentaire que pourrait nous fournir toute personne ayant participé au tournoi ou, le cas échéant, corriger les erreurs qui auraient pu se glisser entre ces lignes.