Février

 

Lundi 28 février
Du fond du cœur, un grand grand merci à monsieur Jean Rifa pour la parution dans ‘’La Semaine du Roussillon’’ (n°769) de son ‘’arc en ciel’’ : Planèzes, un autre fief du fer en Fenouillèdes, retraçant, entre autres et avec nostalgie, l’histoire de notre mine de fer, 1913-1931. Aujourd’hui, 80 ans après la fermeture du filon, la nature a repris ses droits et ce, depuis bien longtemps, mais comme le dit si bien monsieur Rifa, ne faudrait-il pas la faire reculer une seconde fois, manière de mettre à nu ce site minier, inconnu de la plupart d’entres nous, mémoire de toute une époque Planézole et qui s’étiole chaque jour davantage sous les chênes et les argelats ?

Article de monsieur Jean Rifa, la Semaine du Roussillon n°769
Planèzes
Un autre fief du fer en Fenouillèdes

Ici, pays du bon vin, des hommes venus d’ailleurs ont fouillé les entrailles de la terre, certains pour y travailler durement, d’autres pour en retirer des bénéfices conséquents. Ce ne fut qu’une parenthèse dont les souvenirs s’estompent.
(Jean Rifa)

Si l’histoire écrite de Planèzes commence en l’an 1119, selon un acte qui dit que l’église Saint-Pierre fait partie des possessions de l’abbaye de Lagrasse, on ne connait pas la graphie exacte du nom. Par contre, en 1260, le lieu se nomme Villa Planasiis. L’historien Jean Tosti nous dit que le nom vient du latin planitia, diminutif de planum. Et il ajoute que les hauts plateaux du Cantal sont appelés planèzes mais aussi que l’occitan planesa signifie petite plaine ou plaine agréable.
Donc, l’église Saint-Pierre est l’église du village primitif qui, certainement, se serrait autour d’elle. Pour des raisons sécuritaires et après la construction d’un château au sommet d’une colline, le village s’est déplacé sur son site actuel. Dans un document de 1363, il est précisé que le seigneur, Bernard Guillem du Vivier « est en train d’attribuer des terrains à l’intérieur d’une enceinte qui va être construite, à charge pour les acquéreurs d’y bâtir une ou plusieurs maisons ».
En 1365 et 1375, le village compte 20 feux, soit moins de cent habitants et en 1480, Jean de Voisins, seigneur d’Arques et héritier du fief, signale que le village a été détruit et brûlé par les Aragonais, que les habitants sont morts ou ont pris la fuite.
En 1639, le château de Planèzes et la seigneurie appartiennent à François de Montesquieu et en 1750, c’est le marquis de Roquefort qui fait état de 60 habitants, qu’on y produit un peu de vin mais que la récolte de grains est insuffisante. Déjà, en 1706, ce lieu du diocèse d’Alet avait bénéficié d’un prix réduit pour le sel nécessaire aux troupeaux « pour cause de mauvaises récoltes successives dont avaient souffert les habitants ».
La population, on le voit, n’a jamais été importante à Planèzes. Ils étaient 129 habitants en 1836, 169 en 1896 et puis vient le temps de l’exploitation minière, qui commence avant 1870 à Rasiguères, la commune voisine de Planèzes. Entretemps, une nouvelle église a été construite dans le village au XIXe siècle et elle sera plus tard jouxtée par un beau clocher civil élevé en 1913. Un important legs immobilier effectué par un particulier a permis à la municipalité de construire récemment une nouvelle mairie et d’aménager un parc. Des gîtes ruraux de qualité sont aussi à la disposition des amateurs d’une nature préservée dans un superbe cadre paysager.

Le temps du fer
Encore au début du XXe siècle, à Rasiguères, Lesquerde et Planèzes, on exploite le minerai de fer dont les filons sont constitués de poches de différents volumes emprisonnées dans le massif calcaire. La mine de Planèzes sera avant l’heure un exemple écologique. Perdue dans la nature, hors la vue, non polluante, elle n’a laissé aucune trace visible d’exploitation et pourtant plus d’un million de tonnes en ont été extraites et expédiées par chemin de fer dans les aciéries de France. Cette discrétion fait que, aujourd’hui, la mine de Planèzes n’est qu’un patrimoine en danger de disparition, inconnu par une majorité de la population.
L’aventure commence ici lorsque Rasiguères va cesser l’exploitation, en raison du prix élevé du transport de minerai effectué par tombereaux tirés par des chevaux jusqu’à la gare de Rivesaltes (la ligne de chemin de fer Rivesaltes-Quillan n’existe pas encore). Or, on a découvert à Planèzes, très près du gisement de Rasiguères, une énorme poche de pyrite de fer et les sondages effectués avant 1913 indiquent qu’il y a environ un bon million de tonnes à extraire.
En 1916, en pleine guerre et alors que les besoins en fer sont énormes, le président de la République Raymond Poincaré autorise la Société Anonyme des Mines de l’Agly à exploiter une concession sur un territoire de 245 hectares. Les Français étant en grande partie mobilisés, il sera fait appel à de la main-d’œuvre étrangère. Espagnols et Italiens viendront en nombre et on leur construira des logements sur le site même de la mine. Leurs enfants seront scolarisés avec les petits français.
Puisqu’il s’agit de vider une poche souterraine, l’exploitation se fera par tranches horizontales en commençant par le bas et en remblayant au fur et à mesure avec des matériaux extraits de carrières environnantes. Le minerai, sorti par la galerie inférieure, sera stocké dans une trémie de 500 tonnes avant d’être acheminé par convoyeur aérien à câbles vers un embranchement particulier que possède la Société sur la voie de chemin de fer (ouverte en 1901) reliant St-Paul de Fenouillet à Rivesaltes. La structure en béton de ce terminal existe encore de nos jours entre Estagel et Maury, à peu près à la hauteur du Mas Amiel, elle enjambe la voie ferrée.
D’une longueur totale de 4 km, les câbles sont soutenus par deux stations intermédiaires et 30 pylônes de hauteur variant de 3,50m à 24m, en fonction du relief traversé. Les bennes transportent chacune 350 kg de minerai et sont espacées de 100m. La vitesse du câble est de 1m10 par seconde et la mise en marche est assurée par une machine à vapeur de 25cv consommant 50 kg de charbon et 375 litres d’eau à l’heure.
En 1921, à Planèzes, qui compte 282 habitants, les mineurs et leurs familles représentent 79 personnes, soit 28% de la population. L’impact économique est donc important dans cette région essentiellement tournée vers la culture de la vigne. Quant aux propriétaires des terrains, il faut savoir que les sommes allouées sont dérisoires et, malgré leurs protestations énergiques, la redevance annuelle sera fixée à 0,10F par hectare, une misère ! A cette époque, la mine emploie une cinquantaine de mineurs salariés et génère sans doute autant d’emplois induits – travailleurs intermittents, transports de matériaux nécessaires à l’exploitation, exploitation des carrières pour remplacer la pyrite extraite par des cailloux – qui occupent des hommes venus des villages voisins.

La fin d’une aventure
En 1931, le filon est à peu près épuisé et c’est heureux car l’activité minière des Pyrénées-Orientales est à bout de souffle, concurrencée par les mines de Lorraine et les produits d’importation.
A Planèzes, la mine ferme et les installations sont démontées. Vendus, les pylônes en bois, les câbles, wagonnets, rails. L’outillage et les accessoires seront dispersés. Les bâtiments en dur seront aussi peu à peu dépouillés de tout ce qui représente une valeur. Aujourd’hui, la nature a repris ses droits et dans ce décor superbe, rien ne laisse supposer qu’ici, autrefois, régnait une activité intense. La poche de pyrite a été vidée et, à la place du minerai, ont été enfouies des milliers de tonnes de cailloux. Des gens venus d’ailleurs ont travaillé durement pour un salaire dérisoire. L’argent qui a été gagné par la Société Anonyme des Mines de l’Agly, dont le siège social était à Montpellier, est parti lui aussi pour d’autres cieux. Certains ouvriers ont choisi de rester au pays, ils deviendront viticulteurs et leurs enfants bien français, eux, auront la fierté de croire qu’ils ont le droit de revendiquer leur appartenance à ce beau pays.
Peut-être, pour ne pas perdre définitivement cette mémoire volatile, pourrait-on remettre en état le site et en faire un but d’excursion commentée. De là-haut, le panorama est remarquable, dominé par l’imposante tour de Trémoine.

Photos : Site Internet Planèzes66

Vendredi 25 février
En cette fin février, question sarments, le terme commence à se peler comme le c-l d’un singe, la taille 2010/2011 vivant ses derniers jours. Le regard de beaucoup de nos vignerons se tourne déjà vers d’autres objectifs et les ‘’agrafeuses’’, sans crier gare, remplacent au pied levé, les Pradine et Pellenc. Derrière la Chapelle, surveillé par notre Oscar Planézol, Pierre passe en revue les baguettes de syrah, les fixant au fil de fer avec une machine tout droit sortie du XXIème siècle.

Mardi 22 février
Les arbres, mieux que la meilleure des météos, annoncent le beau temps et les futurs ploufs au Gourd’En Coq. Quand les amandiers fleurissent et que les mimosas frappent à la porte, le nouvel an semble loin derrière et le changement d’heure, à trois pas devant. A peine commencé, le mois de février est déjà fini. Le glyphosate pointe ses deux oreilles et le nouveau rosé Trémoine millésime 2010 ne va pas tarder à nous régaler le gosier.

Dimanche 20 février
Depuis le mois d’octobre et les 200 mm plus ou moins tombés, l’occasion de se mettre une bonne pluie sous le coude est devenue denrée rare et les ramades, bien souvent, comptent pour du beurre tellement la tramontane qui ‘’s’enroussègue’’ derrière fait office de buvard. Aussi, quand il tombe quelques millimètres d’une pluie fine, les vignerons (entre autres) apprécient et les dégustent, pareils à des enfants qui, le jour de leur communion, une fois le dessert arrivé, ‘’mastèguent’’ jusqu’à la moindre miette, leur mille-feuilles.

Vendredi 18 février
Premier arrivé, premier servi, c’est bien connu. Alors, première taillée, première désherbée. Route du Pla, Gilbert qui, tout tout début novembre, Pellenc en main, faisait tomber les premiers sarments, s’y retrouve cette fois ci, aux commandes de son tracteur, pour y désherber sa ‘’vignotte’’ avant que la tramontane ne se lève. D’ici peu, la ronde des tracteurs va se lancer dans une sarabande qui, de fil en aiguille, va nous déposer aux portes des vendanges. Pauvres de nous !

Mercredi 16 février
Le temps de se faire au terme et de prendre ses marques, le longiligne Eros qui, en 4 foulées, peut passer du Roc au Garouilla, rend désormais visite aux vignerons du coin au hasard de sa balade. Pas méchant pour un sou mais craintif comme un nouveau-né, il s’approche toujours à pas feutrés, manière de prendre confiance et une fois cette dernière en poche, Ô peuchère, vous l’avez dans les pattes pour une heure tellement il est câlin.

Lundi 14 février
Les pluies d’octobre n’ont pas été bénéfiques pour tout le monde. Si nos belles vignes se sont régalées, le mur d’Alex, qui surplombe le terrain de jeux des enfants, lui, a fini par ‘’s’asboudraguer’’ sous les assauts du temps qui passe. Après la déception et la réflexion, est venu, pour Alex, le moment de se retrousser les manches et de rebâtir. Le tractopelle de Justin ‘’roundinège’’ depuis déjà quelques jours dans le jardin de Monsieur Loubet et, parions que d’ici peu, les enfants reviendront aussi nombreux et motivés que les étourneaux dans un cerisier.
PS : Aujourd’hui, c’est la St Valentin et tout le tralala !!!

Samedi 12 février
Depuis le début de la semaine, côté Chapelle, les marteaux et les pointes s’en donnent à cœur joie pour fixer définitivement le dernier tronçon de charpente de la Maison Mégret. Benjamin et Gilles profitent du beau temps pour bien avancer les travaux ; la pluie (si elle revient un jour) trouvera bientôt porte close et s’il y a une crémaillère qui, le jour venu, méritera d’être fêtée c’est bien celle du Pujol.

Jeudi 10 février
Sous le grand Roc (qui est un peu notre petite Tour Eiffel), escaladé sans exception depuis plus de 1000 ans par les enfants Planézols, on retrouve chaque année, à l’époque des sarments, souriant et détendu, Christian, venu y faire provision pour les grillades estivales. Poliment, il demande à chaque fois la permission à la famille Roger et puis, sécateur en main, il débite patiemment en ‘’boussinots’’ trois ou quatre ‘’llaques’’ de grenache qui finissent au fond de sacs d’engrais en attendant de passer à la flamme.

Mardi 8 février
En provenance de l’Aude, la petite dernière trouvaille de Jean-Mi, est arrivée tel un oiseau sur la place de l’Eglise. Tricycle des années 70/80 et de marque italienne Piaggio, ce petit 125 cm utilitaire peut, mine de rien, se trimbaler à plein, près de 500 kg de marchandise mais, à tout de même déconseiller pour les vendanges, vu l’épaisseur de roues et leur douteuse inclinaison à vide. Le bon côté de l’histoire c’est que, muni du code à tout juste 16 ans, on peut rouler avec. Donc, attendons nous, l’été 2013, à voir la triplette endiablée Planézole (Léo, Pierre, Simon) débarquer plein pot au Gourd’En Coq avec tous leurs copains entassés sur le plateau du Piaggio.

Samedi 5 février
Jeudi, à la Maison de Paul, Louis, notre Président toutes catégories, réunissait le Conseil d’Administration auprès de Monsieur Daniel Dumanoir, Directeur des Vignerons Catalans, pour un tour d’horizon sur l’année écoulée.
Si le bateau VICA, ces dernières années, a su redresser la barre de façon significative, à l’orée 2011, malgré toute sa bonne volonté, il semble naviguer entre deux eaux : de celle du verre à moitié vide vers celle du verre à moitié plein, et vice-versa, en fonction de l’angle de vision dont voudra bien se doter chaque vigneron.
Il ne faut surtout pas perdre de vue que les ¾ de la planète aujourd’hui se contenteraient volontiers de ce verre à moitié vide, que nous jouissons d’un métier libre dans un pays libre où nos enfants s’épanouissent et que si les contraintes sont le lot de chaque métier, le nôtre, parfois, semble en être dépourvu.
L’agriculture s’épouse à pleines mains, de tout cœur et sans compter. Il ne fait aucun doute que le vigneron qui taille d’une main avec une calculette dernier cri dans l’autre se trompe de chemin.
Faisons, une fois de plus, confiance à ceux qui se décarcassent pour nous et de notre côté, respectons les fondamentaux de la vigne sans lesquels un abonnement aux petites récoltes est à craindre ad vitam aeternam.
PS : Un gros bisou à notre Directeur Pierre et qu’il se dépêche de revenir.

Vendredi 4 février
Quand un Pallagousty vigneron croise soudain sur sa route un Pallagousty ‘’trente ans d’âge’’ pas vigneron pour un sou, lui (qui plus est, de Baixas, pays du muscat), à défaut de vignes, ils discutent du bon vieux temps des bals et des tournois mais aussi des enfants qui poussent, du temps qui passe et de l’amitié qui perdure. Jean-Luc, plus réservé qu’Eric le Montnerois, n’en est pas moins une de ses âmes qui, une fois entrée dans votre vie, n’en ressort plus. Et, s’il a bien quelques raisins primeurs au fond de son jardin, ils sont directement destinés à ‘’afarter’’ les moineaux du coin. Gentillesse et générosité chevillées au corps, toujours prêt à rendre service, il ne faut surtout pas louper l’occasion, lorsqu’elle se présente, de lui rendre la pareille. Et puis, à chaque fois, tout se termine autour d’un bon vin de terroir.

Mercredi 2 février
Agly Services propose, à partir de ce mois ci, des cours d’informatique pour débutants et personnes initiées à la Maison du Peuple et ce, de 17 à 20h le 1er jeudi de chaque mois (c’est fichu pour ce mois ci !!!) et le 3ème mardi. Les personnes intéressées sont priées de s’inscrire rapidement auprès de la Mairie (0468291150) ou de Margarete (0468294716-0608151264).