Lundi 31 octobre
Le marathon du vignoble Agly-Fenouillèdes (Latour, Planèzes, Rasiguères, Lansac, Caramany, Latour) est passé dimanche aux pieds des quais de la cave coopérative avant de bifurquer direction les mines et Roque-Courbe.
Devant de nombreux planézols, les deux premiers ont filé tels des lièvres, la meute des poursuivants s’étirant en longueur et en couleurs au fil du temps.
Carrés de sucre et verres d’eau étaient mis à disposition de chaque marathonien en difficulté et puis, les ‘’vélos balai’’ venus, il ne restait plus qu’à plier boutique.

Samedi 29 octobre
La saison de taille légèrement retardée pour cause de feuilles d’automne embarrassantes, les vignerons prennent le plaisir et le temps de promener leurs charrues dans les ‘’llaques’’, tout en guettant du coin de l’œil les premières gelées.

Jeudi 27 octobre
Mille bisous et mille mercis à Thierry et à Marie, pour avoir pris sur leur précieux temps, le plaisir de se ‘’passéger’’ entre planézols à Paris.
Et puis, rien de tel qu’une escapade à la capitale où mendiants, moineaux, misère et pauvres gens, à chaque coin de rue où de métro, vous font toucher du doigt leur détresse quotidienne, pour se rendre compte combien notre fabuleux Fenouillèdes fait office de Paradis béni.

Mardi 25 octobre
Le plaqueminier de Paul, tous les ans à la même époque, pète de santé et c’est un régal d’aller chiper en toute quiétude quelques kakis pour sa consommation personnelle, tout en espérant en vain, apercevoir surgir au ralenti de derrière la baraquette, la vieille Madame Loubet de Sceaury des années 60.

Lundi 24 octobre
L’automne est là bien sûr, mais sécheresse oblige, commence déjà à s’en aller. Reste malgré cela, la magie des feuilles moitié mortes qui, pour le plus grand plaisir des yeux, réinventent sans cesse les couleurs.

Vendredi 21  octobre
Pareils à la patrouille de France, qui ‘’roundinège’’ tout azimut chaque 14 juillet, les enfants que le Bon Dieu vous donne, traversent le ciel de votre vie, sans trop vous laisser le temps de savourer.
Aussi, quand ces derniers, une fois devenus grands, reviennent virevolter avec nostalgie autour du nid, ne serait-ce que 5 minutes, il faut prendre à pleines mains ce plaisir immense de partager à nouveau ensemble un bout de chemin, et gageons que Margarete, à l’ombre des mûriers, à jouer au Catan avec ses filles Anna et Séverine, ne changerait sa place pour rien au monde.

Mardi 18 octobre
Une fois le dernier raisin rentré, le bibliobus, comme à l’accoutumée, se range sous le platane de la révolution amenant avec lui les livres nouveaux.
A son bord, la souriante Lesquerdoise Corinne, se chargeant du choix du nouveau stock, et le non moins souriant Gérard qui lui, ordinateur et ‘’bipeur’’ à l’appui, s’occupe du listing entrées-sorties.
Et, entre bandes dessinées, policiers, en passant par les documentaires et autres, Corinne s’est octroyée le petit plaisir de parler du bon vieux temps avec Henri et Sidney.

Dimanche 16 octobre
Les ‘’pillous’’ des années 2000 (Léo et Pierre) qui, experts en SVT, se permettaient le luxe de confondre facilement le cri du coucou avec le gazouillis des cigales, se retrouvent aujourd’hui, au fil de leurs études (le premier, compagnon du tour de France, le second, illustration – dessins) périodiquement sur Lyon. Et, sûrement à force de fréquenter le Gourd’en Coq, tels des poissons dans l’eau, ils y sont aussi à l’aise que leurs parents dans leurs jardins ou garage motos.

Vendredi 14 octobre
                   Atout Trémoine
Nichée au cœur du Fenouillèdes, la cave coopérative Trémoine, fruit de diverses fusions (1992 Lansac, 1996 Planèzes, 2009 Cassagnes), se dresse, tel un bastion incontournable de la viticulture roussillonnaise.
Un bastion abritant une soixantaine de vigneronnes et vignerons, dignes héritiers d’un précieux terroir ancestral où gneiss, schistes et arènes granitiques confondus, bon an mal an, produisent plus ou moins 18000 hectos.
Mais, par-delà son savoir-faire et sa santé financière, maintes fois loués en assemblée générale par les commissaires aux comptes, Trémoine cultive en priorité un authentique état d’esprit familial au sein duquel, couvés par leurs ainés, les jeunes s’épanouissent en toute sérénité.
Et, symbole de cet état d’esprit, les cueillettes Barral (fleuron des hauts de gamme qui, dans une ambiance bon enfant, rassemblent bénévolement en toute fin de vendanges la quasi-totalité des vignerons) viennent rappeler combien il est bon d’être compagnon de Trémoine et combien il fait bon vivre au Pays.



Mercredi 12 octobre
Savourant un soleil bien différent de celui de Manchester, John, entre tasses de thé, siestes et lecture, retaille sa vigne vierge qui, malgré la sécheresse, n’a pas oublié d’envahir sa petite terrasse.
Et, tout en essayant de garder une part d’ombre protectrice, il se dit qu’il y a tout de même de quoi faire.

Lundi 10 octobre
Sur le Peyrelis, la ‘’colle’’ Puig, après plus d’un mois de cueillette par monts et par vaux se prépare, avec le sourire, à ranger, incessamment sous peu, seaux et sécateurs pour se consacrer l’esprit tranquille et à plein temps l’espace d’une semaine, aux lapins, grives et champignons.
Il sera question ensuite, et toujours avec le sourire, de se lancer dans une longue saison de taille.

Samedi 8 octobre
Par les temps qui courent, quatre maigrelettes rigoles qui coulent ont de quoi redonner le sourire aux vignerons, même si ces derniers, du coup, doivent sagement plier boutique de la vigne et remettre au lendemain le travail écourté le jour même. Mais à ce stade des vendanges, nombreux sont ceux qui pensent qu’ils n’y perdent pas au change.

Jeudi 6 octobre
Comme la Noel, la Saint-Jean ou la Saint-Pierre, il revient Auguste l’Ariégeois, humer le parfum délicat des vendanges, tout en taquinant au passage un tant soit peu, les amandiers et figuiers qui le connaissent depuis 40 ans. Et puis, après avoir cueilli quelques grenaches, quelques macabeos et demander poliment la permission de grapillonner les muscats de l’Olivette, il reprend le chemin de la maison sans oublier l’indispensable détour par le cellier Trémoine.

Mardi 4 octobre
Le John, lorsqu’il ne joue pas au cowboy solitaire sur son devant de porte avec son révolver des années 60, bichonne aux petits oignons, un tableau pour compter les points à la pétanque. En effet, grand amateur de ce noble sport, il suppose que sa mémoire, branchée sur le courant alternatif, le prive bien souvent de ces fameux points. Le tableau terminé, chevaleresque jusqu’au bout des ongles, il a tenu à placer les treize clous obligatoires pour les Usapistes ou Marseillais de passage, tout en sachant d’après lui, que 5 ou 6 suffiraient.

Dimanche 2 octobre
Sous le doigté de Margarete, les porte et fenêtres de la mairie, bien souvent exposées au marin, repartent pour une seconde jeunesse. Poncées au poil près, peintes, repeintes et brillantes comme un sou tout neuf, elles sont désormais à nouveau étanches pour quelques temps.