Historique des mines
Renseignements tirés d'une étude réalisée en 1997 par Monsieur Jean RIFA intitulée LE FER, MINES ET MINEURS DU FENOUILLEDES.

1911

La Société des Mines de Planèzes, dont le siège social est à Paris, demande la concession de mines de fer, manganèse et métaux connexes situées sur le territoire des communes de La Tour, Planèzes et Rasiguères. Pour vice de forme, la demande est rejetée.

1913

La S.A. des Mines de l'Agly dont le siège social est à Montpellier, sollicite la concession de mines sur Planèzes et Rasiguères.

1916

Planèzes. Concession accordée à la S.A. des Mines de l'Agly par le Ministère des Travaux Publics et des Transports, visée par le Président de la République, Raymond POINCARE.

1916-1931

Planèzes. Exploitation intensive.

1931

Planèzes. Epuisement du filon et arrêt des travaux.

  • Déchéance et fermeture du site.
  • Adjudication du matériel.
  • Démontage des pylônes en bois du transporteur.
 

PLANEZES

En 1260, son nom est VILLA PLANASIIS.

Puis, en 1660, elle devient PLANESSES ou PLANEZES.

En 1706, Planesses est cité parmi les lieux du diocèse d'Alet auxquels le roi Louis XIV concéda que le prix du sel nécessaire aux troupeaux demeurerait réduit à 10 livres le minot, pour compenser les mauvaises récoltes successives dont avaient souffert les habitants.

Pendant longtemps, les localités de Planèzes et de La Tour partagent les mêmes seigneuries (1596 Bertrand de Guillard, 1779 Joseph-Henri d'Arnaud).

 

PLANEZES en 1891

  • 175 habitants
  • Etrangers : 3 espagnols qui sont journaliers agricoles
  • Mineurs : O

DENOMBREMENT DE LA POPULATION EN 1901

PLANEZES

Canton de La Tour de France

160 habitants

Exploitants agricoles, vignerons, cultivateurs : 48

(Le recensement est fait de telle façon qu'on ne peut pas discerner les patrons des ouvriers)

Bergers :

  • MALET François
  • TARRENE Joseph

Chevriers :

  • BEDOS Léon
  • PIECHON Thomas

Cordonniers :

  • BONNAURE Prosper
  • BONNAURE Jacques

Maçon :

  • SABATE Mathurin

Repasseuse :

  • PLA Laurence

Bourrelier :

  • JOBA Gilbert

Laboureur :

  • JOURDA Raymond

Institutrice :

  • SARMET Rose

Planèzes a perdu 15 habitants par rapport à la population de 1891 (175).

Aucun mineur ne figure au recensement.

On peut s'étonner qu'il n'y ait aucun commerce alimentaire (boucher, épicier, boulanger). Le recensement est formel sur ce point.

Les seuls étrangers résidant à Planèzes sont espagnols. Ils sont 3, cultivateurs.

 
   

Le 9 juin 1916.

Le Préfet des Pyrénées-Orientales

Considérant que les constatations établissent l'existence d'un gisement.

Considérant que la Société justifie des capacités financières nécessaires et qu'elle s'est assurée le concours de la Sté Métallurgique de l'Ariège pour l'établissement d'un transport par câble aérien.

Considérant que ‘institution de cette concession est de nature à contribuer au développement de la richesse publique et à fournir de l'activité à la contrée.

Autorise l'exploitation sur une étendue de 245 hectares.

Arrêté préfectoral entériné par le Ministère des Travaux Publics et des Transports.

Le Président de la République Raymond POINCARE.

Sur le rapport du Ministère des Travaux Publics et des Transports.

Vu la pétition présentée le 18 mars 1913 par la Société Anonyme des Mines de l'Agly.

Décrète qu'il est fait concession à cette Société.

On remarquera que les démarches ont duré trois ans.

Entre-temps, un fait nouveau est intervenu et qui va bouleverser la vie du pays tout entier : la guerre vient de se déclarer avec son cortège habituel de catastrophes.

Les Mines de fer seront fortement sollicitées, ce métal étant indispensable à l'industrie de l'armement.

Il faut produire, le plus possible. Les Français étant mobilisés, il sera fait appel de toute urgence à de la main-d'œuvre étrangère.

Des ouvriers espagnols, italiens viendront en nombre. On leur construira des logements, sur le site même. Certains viennent en famille et les enfants seront scolarisés avec les petits français.

Le document que nous présentons ci-après est significatif. Il donne, pour ainsi dire, le ‘'dessous des cartes''.

Les intérêts considérables mis en jeu lors d'une installation industrielle de ce type font obligation aux candidats à la concession d'avoir du répondant.

Les amateurs, pour sérieux qu'ils soient, n'ont pas leur place ici.

Quant aux sommes dérisoires allouées aux propriétaires de parcelles et à la commune de Planèzes, il semble, là aussi, que ce soit la règle du jeu au plan national.

Les autochtones devront savoir exploiter au maximum le retombées économiques secondaires générées par l'activité minière et elles ne sont pas négligeables.

Toulouse le 27 mai 1916

DEMANDE EN CONCESSION DE MINES DE FER PAR LA SOCIETE DES MINES DE L'AGLY

 
   

RAPPORT DE L'INGENIEUR DES MINES

 

Par une pétition sur timbre en date du 18 mars 1913 présentée par M. Georges BOUTTE, représentant la Société.

EXPLOITABILITE DU GITE

Le minerai de Planèzes est de l'hématite brune (sesquioxyde de fer hydraté), il se désagrège facilement et donne beaucoup de menu : sa qualité est bonne. Les analyses suivantes faites sur minerai desséché à 100° montrent la régularité de sa composition chimique.

  • fer…………………56,76 à 59,12%
  • silice…………….2,20 à 3,96%
  • phosphore……0,020 à 0,026%
  • soufre…………0,195 à 0,205%

Seule, la teneur en soufre est assez élevée, encore n'empêche-t-elle pas, loin de là, la vente du minerai.

Le minerai de Planèzes est assez friable et fait beaucoup de menu dans les parties les plus élevées du gîte, sa consistance s'améliore en profondeur.

Le gîte, situé à l'extrémité S.O. du plateau de la Tourèze est d'accès difficile : aussi le problème du transport du minerai abattu a-t-il une grande importance.

Nous avons dit que de la cote 300 à Planèzes par un mauvais chemin, et de Planèzes à Estagel par une bonne route (sauf la traversée de La Tour de France) on pouvait, avec des charrettes, transporter le minerai en gare. Mais ce transport par charrette coûterait 3,50 francs la tonne minimum. De plus, il exigerait qu'on remontât, à l'intérieur, dans la mine, tout le minerai jusqu'au niveau 300, opération aussi peu pratique qu'irrationnelle.

Il est tout indiqué de faire, au contraire, le sortage du minerai par le bas des travaux, c'est-à-dire par la galerie 190 creusée d'ailleurs à cette fin. Malheureusement, l'orifice de cette galerie de rabais se trouve presque au fond de l'étroit ravin de Trémoine qui s'ouvre entre deux murailles calcaires.

On pourrait songer à installer un Decauville, qui, à flanc de ravin, et sans travaux d'art trop onéreux, remonterait le minerai jusqu'au village de Planèzes : là, il serait repris par charrette ou camion automobile pour être expédié en gare. Une solution meilleure, à ce qu'il nous semble, est l'installation d'un câble aérien, qui, partant de la recette 190, irait aboutir en gare d'Estagel (7,500 km), ou en gare de Maury (4,500 km) ou encore, en pleine voie de la Compagnie du Midi, entre Maury et Estagel avec embranchement particulier.

[ndlr. Les cotes –300, 190- sont les hauteurs par rapport au niveau de la mer.]

Les trois tracés ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients : c'est ainsi que le tracé aboutissant à Estagel est très long, que celui aboutissant à Maury se trouve en terrain difficile, que celui aboutissant en pleine voie entre Maury et Estagel exige l'installation d'un embranchement particulier avec toutes ses sujétions.

De plus, le câble de transport, qu'on adopte un tracé ou l'autre ne sera pas automoteur en raison du peu de différence de niveau entre ses extrémités. Il devra être commandé par un moteur électrique, le courant électrique existant à proximité.

On peut évaluer à un franc par tonne le prix du transport du minerai par câble, énergie comprise.

Le prix de revient du minerai nous paraît pouvoir s'établir comme suit :

  • Abattage (explosifs et bois compris) : 4 francs
  • Roulage et entretien des galeries : 1 franc
  • Remblayage : 1 franc
  • Transport par câble : 1 franc
  • Frais généraux et divers : 1,50 franc
  • Soit : 8,50 francs

Quant au prix de vente, à 50% de fer et 5% d'humidité, il peut être évalué à 11 francs : il serait de 12,50 francs si l'on pouvait arriver régulièrement à la teneur de 55% de métal. Prenant la moyenne 11,75 francs comme prix de vente probable, on voit qu'il reste une marge de bénéfice de 3,25 francs par tonne (il est vrai que nous n'avons pas fait entrer dans nos calculs le prix de revient de l'amortissement du câble). L'exploitation du gîte sera donc rémunératrice : au moins lorsque les installations de transport nécessaires auront été faites.

En tout cas, la mine est techniquement exploitable, ce point ne peut faire aucun doute.

 

FACULTES FINANCIERES DE LA SOCIETE

La Société des Mines de l'Agly a donc découvert et aménagé un gîte de fer exploitable. Cette Société possède-t-elle les capacités financières nécessaires pour achever de mettre le gîte en valeur et en faire l'exploitation ?

Nous avons vu que cette Société avait été constituée d'abord au capital de 300000 francs, tout à fait insuffisant pour permettre l'exécution des travaux sérieux étant donné que la Société a dû avant tout, payer à une Société précédente de 225 000 francs.

Une augmentation de capital de 100 000 francs fut alors décidée par le Conseil d'Administration (autorisé par l'Assemblée Générale des actionnaires à porter le capital jusqu'à 600 000 francs).

Cette augmentation a été en grande partie absorbée par le développement des travaux de recherches, l'aménagement du gîte et l'achat du matériel.

Le gîte ayant été reconnu important, la question du transport de minerai s'est posée : c'est surtout l'obligation d'installer un transporteur aérien qui a décidé le Conseil d'Administration à émettre la 2 ème tranche d'actions nouvelles, devant porter le capital à 600 000 francs.

Cette augmentation de capital était en voie de souscription au moment de la déclaration de guerre : elle aboutira facilement, à ce qu'il semble, si l'Etat accorde la concession. En tout cas, elle a déjà donné, 100 000 francs de plus, portant le capital à 500 000 francs (souscripteurs ordinaires).

En outre, la Société Métallurgique de l'Ariège, vient de mettre à la disposition de la Société de l'Agly, pour construire un câble, 150 000 francs à prendre à mesure des besoins.

Il ne semble donc pas, que les capacités financières de la Société des Mines de l'Agly puissent être mises en doute ; elles ont été largement suffisantes pour permettre à cette Société :

  • d'exécuter des travaux de recherche et d'aménagement très étendus
  • de maintenir en bon état d'entretien depuis près de deux ans, 2000 m environ de puits et galeries qui sont prêtes pour l'extraction.

Elles suffiront pour ce qui reste à faire si la concession est accordée, c'est-à-dire installer le câble de transport, commencer l'exploitation.

Disons, à ce propos, que la Société de l'Agly a effectué une excellente opération financière en achetant d'occasion le matériel des mines de fer de Beau-Soleil (Var) : un bi-câble aérien de 11,500 km avec ses bennes et quatre stations ; 100 berlines ; plusieurs km de rail ; plusieurs centaines de mètres de tuyaux ; un gros treuil d'extraction et trois petits treuils à vapeur ; un chevalement et trois batteries de chaudière.

 

OPPOSITIONS

Les deux oppositions notifiées à Monsieur le Préfet des Pyrénées Orientales, l'une au nom des 12 propriétaires indivis, l'autre au nom de la commune de planèzes, sont identiques dans leurs conclusions.

Les opposants protestent contre la modicité de la redevance trésfoncière offerte (0,10 Fr par ha) ; ils protestent également contre la non-indication du mode de paiement de cette redevance (lieu et époque) et contre son injuste répartition, les hectares non minéralisés devant être rémunérés, au même titre que les hectares minéralisés.

La protestation porte principalement sur le taux de la redevance offerte, car les propriétaires, comme la commune de Planèzes entendent faire substituer au chiffre de 0,10 Fr par ha :

  • une redevance fixe de 0,50 Fr par ha
  • une redevance proportionnelle de 0,30 Fr par tonne de minerai extrait.

A l'appui de leurs oppositions, les propriétaires et la commune produisent le texte de traités passés par eux à différents explorateurs aux droits desquels s'est substituée, disent-ils, la Société des Mines de l'Agly.

Ces traités comportent le droit de recherches, le droit d'exploitation des minières et même, pour certains, le droit d'exploitation des mines. Cette

dernière clause étant illégale doit être considérée comme inexistante. Restent le droit de recherches et le droit d'exploiter le minerai des minières.

Or l'institution d'une concession ne change rien, pour ces deux points, aux conditions existantes.

Elle laissera à la commune et aux propriétaires tous leurs droits sur le minerai de minières existant dans leurs terrains (les opposants paraissent croire, au contraire, que l'institution d'une concession annexera le plan des minières à la mine). Elle ne privera pas davantage la commune ni les propriétaires de leurs droits à redevance spéciale pour les terrains que le concessionnaire pourra occuper, soit pour ses recherches, soit pour son exploitation.

Dans ces conditions, nous sommes d'avis qu'il n'y a pas lieu de déroger à la forme habituelle en accordant aux opposants un redevance basée sur le tonnage extrait de leurs propriétés. Nous estimons également qu'il n'y a pas lieu d'augmenter ici le taux de la redevance par ha, et nous proposons que cette redevance soit fixée comme d'habitude à 0,10 Fr par hectare et par an.

 

CONCLUSIONS

Le périmètre demandé forme un quadrilatère dont le grand axe est dirigé N0-SE, comme le pendage du gîte ferrugineux principal. Les sommets sont désignés par des lettres se suivant dans l'ordre alphabétique.

Le sommet A choisi par les demandeurs est l'angle Nord-Ouest de la Tour de Trémoine, parcelle n°566, section G du plan cadastral de la commune de Rasiguères. La seule observation à laquelle donne lieu ce choix est la suivante : étant donné l'orientation de l'édifice et pour éviter toute ambiguïté, il vaut mieux dire l'ange Nord.

Le sommet B, Pilon de Las Ravaillères, est le point de jonction commun aux 4 communes de Maury, La Tour de France, Rasiguères et Planèzes.

Le sommet C et défini par la société pétitionnaire, comme l'angle Nord-Ouest de l'ancienne église de Planèzes, parcelle n°567, section A du plan cadastral de la commune de Planèzes. Ici encore, il vaut mieux dire l'angle Nord.

Le sommet D enfin (clocher de Rasiguères), ne donne lieu à aucune observation de notre part.

Sous les réserves de détail faites plus haut, nous estimons que le périmètre désigné par les demandeurs est bien choisi, bien défini et que ses sommets peuvent être adoptés tels quels.

La superficie renfermée dans ce périmètre est de 245 hectares.

  • Pour l'Ingénieur des Mines
  • Le Sous-Ingénieur chargé de l'intérim
  • Signé : RAYNAUD

 

AVIS DE L'INGENIEUR EN CHEF DES MINES

Le dossier de l'affaire est régulier et complet ; les formalités d'enquête ont été régulièrement et complètement remplies.

J'ai visité les travaux de Planèzes le 5 mai 1916, accompagné de M. BOUTTE et son Ingénieur Conseil. Entrés par l'exploitation à ciel ouvert, nous avons suivi en descendant tous les traçages aux différents étages pour sortir par la galerie inférieure (niveau 190). Le développement des galeries de traçage dans la colonne minéralisée est tel que, comme elles forcent beaucoup, leur entretien coûte assez cher. Il n'est pas douteux que la Société de l'Agly aurait pu reconnaître très convenablement son gîte avec trois fois moins de galeries.

Ce gîte est un amas localisé au contact des calcaires et des schistes dans une sorte de grotte très apparente ; le minerai est de l'hématite brune ou limonite ; est-ce comme le pense M. le Sous-Ingénieur RAYNAUD, un remplissage remanié, résultant de l'altération sur place par les eaux d'une colonne primordiale pyriteuse ? Tout le fait supposer ; d'abord la teneur en fer, de l'ordre de 58% ; de plus, la teneur en soufre résiduel qui est assez élevée, 0,20% environ ; ensuite, la consistance de la matière, qui est très inégale, très friable au voisinage des épontes, plus solide dans la masse ; enfin, l'allure de la colonne minéralisée, nettement détachée de ses épontes, non soudée à celle-ci est logée dans une véritable grotte.

La minéralisation a été suivie d'une façon continue sur 125 m en vertical, depuis le niveau 345, point le plus haut des ciels ouverts, jusqu'au niveau 220 où la grande descenderie de recherche a dû quitter le minerai en raison du prolongement de celui-ci. Quant à la section horizontale de l'amas ferrugineux, elle ne mesurait guère plus de 90m2 aux affleurements, tandis qu'elle atteint 1800m2 au niveau 260 ; c'est là qu'elle est la plus importante. En profondeur, au niveau extrême reconnu par les recherches, soit au 220, la section de l'amas minéralisé paraît devoir atteindre 1000m2 au moins.

En résumé, j'estime avec M. le Sous-Ingénieur RAYNAUD, que les travaux de la Société de l'Agly ont nettement reconnu à Planèzes un tonnage global d'hématite qui, réparti sur 125 m en vertical, avec une section de gîte variable, n'est certainement pas inférieur à 300 000 tonnes. Ce tonnage justifie largement, à mon avis, l'institution d'une concession de fer.

J'ajouterai que sur ce tonnage, il resterait à peine 20 000 tonnes au grand maximum d'affleurements qu'on peut songer à prendre à ciel ouvert ; tout le surplus est du minerai à exploiter par travaux souterrains, donc concessible.

La situation financière de la Société des Mines de l'Agly justifie-t-elle en sa faveur d'une concession de mines ?

Ainsi que l'a dit dans son rapport M. le Sous-Ingénieur RAYNAUD, cette Société, constituée au capital de 300 000 Fr a décidé, en présence du résultat acquis par ces travaux de porter son capital jusqu'à l'extrême limite de 600000 Fr ; sur cette somme, malgré l'état de guerre, on est arrivé sans difficulté à 500 000 Fr. Etant donné le tonnage reconnu et la nécessité d'installer un câble, il aurait probablement fallu, pour avoir un fond de roulement appréciable, aller jusqu'à un capital de 6 à 700 000 Fr. La Société de l'Agly aurait pu, à cet effet, terminer l'émission des 100 000 Fr de capital non souscrit, puis, lancer une tranche d'actions nouvelles de 100 autres mille francs ; elle a préféré avoir recours à l'aide financière d'une de ces clientes en minerai de Planèzes, la Société Métallurgique de l'Ariège, qui lui a promis son appui jusqu'à la concurrence de 150 000 Fr.

La question nous paraît ainsi comme résolue, car en ajoutant ces 150 000 Fr promis aux 500 000 Fr souscrits, on obtient le chiffre total de 650 000 Fr, suffisant à ce qu'il nous semble.

  • Toulouse, le 29 mai 1916
  • L'Ingénieur en chef des Mines

LES MINEURS EN 1921

PLANEZES 282 habitants

  • DONNY Jean F
  • HUBERT Ildéphonse (Ingénieur) F
  • HUBERT Honoré (comptable) F
  • LAURIOL Paul (cantinier) F
  • LAURIOL Zoé (cantinière) F
  • GRANIER Joseph F
  • GRANIER Germain F
  • BALDI Lazare I
  • PEYRARD Jean F
  • LEGAZ Geronimo E
  • MEMBRADO Juan E
  • MEMBRADO Antonio E
  • MEMBRADO Joachim E
  • GHIRARDELLI Pietro I
  • GHIRARDELLI Luigi I
  • GHIRARDELLI Eurzio I
  • GHIRARDELLI Guilio I
  • SANCHEZ Florentin E
  • QUERAL Martin E
  • RIBOUILL Joseph E

Tous sont salariés à la S.A. des Mines de l'Agly.

A Planèzes, les mineurs étrangers et leurs familles représentent 79 personnes, soit 28% de la population.

EVOLUTION DE LA POPULATION DE NOTRE VILLAGE DE 1834 A 1926

  • 1834 120
  • 1861 138
  • 1891 172
  • 1901 160
  • 1921 282
  • 1926 152

MINEURS FIGURANT SUR LES LISTES DE RECENSEMENT

  • 1891 0
  • 1901 0
  • 1921 20
  • 1931 3

PLANEZES 1928

  • 152 habitants
  • Superficie : 602 hectares
  • Fête locale : 29 juin
  • Coopérative :
  • de vinification

Maire :

  • MALET François

Adjoint :

  • JEAN François

Conseillers :

  • JEAN Adolphe,
  • HUILLET Raymond,
  • MALET Théophile,
  • MALET Albert,
  • PRATS Louis,
  • CHIFFRE Paul,
  • MALET Louis,
  • PARES Julien.

Secrétaire de mairie :

  • AUTHIER

Instituteur laïc :

  • AUTHIER

Garde :

  • PUIG Louis

Receveur buraliste :

  • MALET Albert

Assurances :

  • JEAN Adolphe

Café :

  • PARES Julien

Courtier en marchandises :

  • JEAN Adolphe

Engrais, produits chimiques :

  • JEAN Adolphe

Epicerie :

  • MALET Louise

Grains, fourrage :

  • JEAN Adolphe

Correspondant de journaux :

  • MALET Louis

Marchand de journaux :

  • MALET Louis

Maréchal-Ferrant :

  • MEROU Jules

Mercerie :

  • MALET Louise

 

FERMETURE DE LA MINE DE PLANEZES

En 1931, le filon est à peu près épuisé.

C'est heureux car l'activité minière des P.O. est à bout de souffle, concurrencée par les mines de Lorraine et les produits d'importation.

Sur cette période, nous n'avons pas eu accès aux documents d'archives, couverts pour quelques années encore par la protection légale sur les mines.

Mais peu importe, à ce moment là, l'histoire est déjà écrite.

Il n'est pas primordial de savoir à qui a été confiée l'adjudication du matériel.

Ces travaux, dits de ‘'déchéance du site'' ont duré jusqu'en 1940 et les mineurs qui ont vécu ces moments ne doivent pas en garder un excellent souvenir.

Voir démolir l'outil de travail, bien que cela ait été programmé longtemps à l'avance, est toujours pour l'homme un moment difficile.