Mai

 

Jeudi 31 mai 
John et Joanna, comme d’habitude aux beaux jours, viennent s’oxygéner d’air Planézol et du coup, l’occasion est bonne de renouveler le devant de porte à coups de géraniums, lavandes, impatiences et compagnie, un devant de porte qui mériterait bien le label ‘’3 étoiles fleuries’’.

Mardi 29 mai  
On avait laissé Margarete, débroussailleuse en mains, dans la brume sous la chapelle et on la retrouve en plein soleil, côté cimetière, occupée à passer à la moulinette les herbes qui agacent ces chers lauriers roses plantés voilà ‘’fa temps’’ avec beaucoup de délicatesse et de doigté et vu la ‘’calou’’ ambiante, c’est à en regretter la brumasse londonienne.

Dimanche 27 mai
Dans l’ancienne écurie de Silvio où il faisait bon, gamins, venir respirer la familière odeur du fumier de cheval tout en se délectant d’un charabia ‘’silvionique’’ unique, classé depuis Monument Historique par tous ceux qui l’ont connu, dans l’ancienne écurie de Silvio, donc, Jean-Louis, Planézol dans l’âme depuis toujours, mesure la profondeur d’un puits qui pourrait lui jouer des tours et, macarelle, à voir la longueur de corde nécessaire, c’est à se demander si le clocher n’est pas plus profond vers le haut que le puits vers le bas.

Vendredi 25 mai 
Le Gilou, vigneron du week-end avec ses deux petites ‘’vignotes’’, se régale, ‘’à temps perdu’’ de bichonner ses Meunière et Condomine. Alors, pendant que ses collègues à temps plein font usage de voutes et canons, lui, aux tuyaux, tranquille, avec juste la tour de Trémoine comme témoin, pulvérise à tire-larigot ses vieux carignans datant de belle lurette.

Mercredi 23 mai
Si le vigneron est parfois enclin à se demander, surtout lorsque ces derniers temps la grêle esquinte à tout va, à se demander pourquoi il garde foi en ce métier unique au monde, il peut trouver un début de réponse dans la beauté d’un arc-en-ciel matinal qui n’est sûrement pas donné à tout le monde de pouvoir contempler.

Lundi 21 mai
Les tracteurs commencent à ‘’roundinéger’’ et vu le ciel couvert et les orages promis pour les prochains jours par Météo France, la sagesse est de positionner simultanément un anti-mildiou, oïdium et sur certains cépages un anti-eudémis. Et comme nos vignerons ne sont pas nés de la dernière pluie, il serait étonnant qu’ils fassent l’impasse sur l’un des trois.

Vendredi 18 mai
Le Cassagnol Fabien abandonne le stress récurrent de son ancien boulot pour se lancer d’ici peu, après un stage en tout point réussi, dans un métier d’homme à tout faire. Les plomberie, électricité, maçonnerie, carrelage… n’ont plus de secret pour lui et c’est donc à petite échelle que, tranquille et sourire aux lèvres, il va pouvoir rendre service à l’entourage. Et, macarelle !, à le voir travailler, rapide et précis, il ne fait aucun doute qu’en plus de ses cordes vocales qui se portent à merveille, il a plus d’une corde à son arc.

Mercredi 16 mai
Frédéric, comme bon nombre de ses collègues, passe tout son temps, hors traitement, à ‘’desbroutigner’’ ses muscats et syrahs. Au pont de Latour, il est là, serein, à s’occuper de sa belle vigne de syrah qui, vu la longueur des sarments, ne demande qu’à être glissée soigneusement entre les fils de fer.

Dimanche 13 mai
Chaque mois de mai, les griottes et bigarreaux sont de retour. Alors, comment ne pas avoir une pensée pour notre chère Alexandrine qui, vénérant ses cerisiers, avait à l’époque, fort à faire face à un fléau pire que les étourneaux et sauterelles réunis….  NOUS !
Puisse-t-elle nous pardonner !

Jeudi 10 mai
En ce 6 mai, jour d’élection, bon nombre de Planézols ont été profondément touchés à l’annonce du décès brutal de Jean PUIG.
Né en 1951, Jean faisait partie de cette génération de gamins privilégiés qui fréquentèrent l’école communale et traversèrent une enfance dorée où l’essence même de leur pain quotidien était la liberté.
Mais que le temps passe vite quand on le passe bien.
En 1972, Jean unit sa destinée à une belle Estagelloise prénommée Claude qui lui donnera deux enfants, Patrick et Viviane.
Laissant le soin à son frère cadet de travailler sur l’exploitation familiale, il passe le concours d’Inspecteur des Douanes et devient, au fil du temps, Inspecteur Principal, Directeur Régional et enfin Directeur Interrégional.
De 1975 à nos jours, au gré de ses multiples affectations à travers toute la France, Jean consacrera avec passion 37 années de sa vie à servir son pays, à servir son voisin. Par sa sagesse, son dévouement, son travail et son sérieux, Jean gagnera où qu’il soit la confiance, l’estime et l’amitié de tous ses collègues.
En 2007, le plus naturellement du monde, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Un cimetière Estagellois devenu subitement trop petit atteste que Jean s’en est allé beaucoup trop tôt en laissant dans les cœurs amertume et souvenirs, en laissant de lui l’image d’un homme simple et souriant, d’un homme attachant et attaché à ses racines, mais Jean laisse surtout derrière lui un vide immense pour tous ses proches.
En ces cruelles circonstances, nos plus affectueuses pensées vont à sa maman Jeannette, à sa femme Claude et ses enfants Patrick et Viviane, à son frère Robert et à toutes les personnes qui, déjà très touchées par la récente disparition de son papa Fernand, sont à nouveau dans le deuil.



Mercredi 9 mai
Depuis dimanche, la France a un nouveau Président : Hollande François. Souhaitons-lui bonne route.
Sur les 96 inscrits, 84 sont passés à l’urne et 78 se sont exprimés soit en faveur de François (51) soit de Nicolas (27). Et puis, une fois rangée l’urne jusqu’aux législatives de juin, l’apéro comme de coutume était de sortie.


Dimanche 6 mai
Depuis le 10 avril, la grêle est tombée trois fois sur le secteur causant, à chaque fois, des dégâts importants et difficilement chiffrables. Un début de printemps frais et humide jumelé à un Canigou chargé de neige comme une mule, laisse à penser que le beau temps stable se fera désirer. En attendant, les Roques-Courbes, Fontasses, Auriol et Coumes d’en Daniel en ce 4 mai, ont payé à nouveau un lourd tribut à cette grêle toujours aussi destructive. Et comment, à chaque fois, ne pas se sentir impuissant et désemparé après avoir fourni tant et tant d’efforts tout au long de l’hiver pour préparer une nouvelle récolte ?


Jeudi 4 mai
Avec un temps à la 6-4 qui fait que le pauvre vigneron ne sait plus sur quel pied danser, le 1er tour anti-oïdium/mildiou a pointé son nez en même temps que les pompes à dos notamment. Les cépages sont plus ou moins avancés et les traitements se font un peu à la carte. Mais ce 1er tour sans trop de pression est le plus sympathique à effectuer avant d’entrer complètement dans la saison des traitements avec, entre autres au programme, les anti-eudémis et compagnie.

Mardi 2 mai
Les nombreux arrachages ici et là sur le terme prouvent combien l’avenir des vignerons est incertain. Alors, il est toujours réconfortant d’assister à la plantation de jeunes parcelles. Sur la Peyrière, Sid continue à remplacer petit à petit des vignes arrivées au bout du rouleau et à chaque fois, caray, la satisfaction est belle et grande de voir alignés ces petits greffés-soudés pleins de promesses.